épisodes décembre 2021
épisode 155 : 315 Monique avec Mathias Szpirglas
épisode 156 : Reservation Dogs avec Lionel Larré
3615 Monique
avec Mathias Szpirglas

Mathias SZPIRGLAS
Maitre de conférences en sciences de gestion à l’université Gustave Eiffel. Recherche en management portant sur la construction du sens dans l’action collective, thématique de recherche abordée d’abord à travers les risques industriels avec une approche par le raisonnement de conception et l’innovation. Depuis une dizaine d’année, je développe une approche pédagogique alternative du management où la fiction et tout particulièrement les séries trouve une place de choix.
Concepteur du dispositif pédagogique innovant le roman dont vous êtes le héros, je place les étudiants dans la position d’auteur de roman dont vous êtes le héros afin d’apprendre autrement les disciplines universitaires.
Enseigner avec les séries c’est aussi la réalisation de mini-cours sur Twitter sur la casa de papel et l’enregistrement d’un épisode de podcast de Management Popcorn (Marine Agogue) sur la Casa de Papel ou le management à distance.
Résumé épisode 155
-1. Innovation de services de l’idée au marché
2. Gérer la création, la croissance et la mort d’une organisation
3. La Stratégie as practice ?
Bibliographie indicative :
• Mooc Fabriquer l’innovation, Gilles Garel & Loic Petitgirard
Mooc Concevoir pour Innover, Blanche Segrestin, Sophie Hooge et Armand Hatchuel
Agogué, M., Arnoux, F., Brown, I., & Hooge, S. (2012). Introduction à la conception innovante : Éléments théoriques et pratiques de la théorie C-K. Presses de l’Ecole des Mines de Paris.
Lenfle, S. 2005. "L'innovation Dans Les Services : Les Apports De La Théorie De La Conception." Economies et Sociétés, série "Economie et Gestion des Services", XXXIX(11-12), pp. 2011-36.
156 Reservation Dogs
avec Lionel Larré

Lionel Larré
Lionel Larré est professeur de civilisation américaine à l’Université Bordeaux Montaigne, où il enseigne surtout l’histoire des Amérindiens. Il est l’auteur de nombreux articles sur l’histoire et les représentations des Amérindiens, de Autobiographie amérindienne. Pouvoirs et résistance de l’écriture de soi (Presses universitaires de Bordeaux, 2009), et de Histoire de la nation cherokee (Presses universitaires de Bordeaux, 2014). Il est co-créateur de la revue Elohi, Peuples indigènes et environnement. Il a également dirigé la publication d’un volume des écrits de John Milton Oskison, un auteur cherokee de la première moitié du XXème siècle : Tales of the Old Indian Territory and Essays on the Indian Condition(University of Nebraska Press, 2012). Il a aussi exhumé une biographie de John Ross, également écrite par Oskison (à paraître au printemps 2022). Il est actuellement le président de l’Université Bordeaux Montaigne.
Résumé épisode 156
Présentation de Reservation Dogs
Pitch : quatre adolescents en territoire indien, en Oklahoma, commettent des vols à la petite semaine afin de financer leur « évasion » d’une vie sans lendemain vers la Californie. Dans le premier épisode, Bear, Willie Jack, Cheese et Elora volent un camion de livraison de chips, avec sa cargaison. Ils fourguent le camion à un receleur, et vendent dans la rue les paquets de chips qu’ils ne mangent pas eux-mêmes. Dans un supermarché, ils volent des steaks, afin de cuisiner des pâtés vendus devant la clinique tribale dans le 2ème épisode. Avec ces 4 personnages, est également présente l’absence d’un cinquième compagnon, Daniel, qui s’est suicidé l’année précédente : c’est lui qui avait eu l’idée d’échapper à la vie dans le trou de leur réserve rurale.
les auteurs
Sterlin Harjo, cinéaste muscogee et séminole, vit en Oklahoma, où la série est tournée, dans la nation muscogee. Harjo s’est largement inspiré de personnages de son enfance et adolescence
Taika Waititi, cinéaste maori néo-zélandais (auteur de Jojo Rabbit et Thor Ragnarok entre autres), producteur exécutif de Reservation Dogs
Tous deux amis de longue date
Des points communs dans leur enfance : ils ont grandi dans des communautés autochtones et ont affronté les mêmes difficultés
La première série télévisée entièrement écrite par des auteurs amérindiens ou autochtones. Plus tôt cette année, une autre série avait ouvert une nouvelle ère : Rutherford Falls repose largement sur des auteurs, acteurs, compositeurs amérindiens.
Les enjeux de la représentation des Amérindiens
“For too long, Native people have been erased from history, the present, and popular culture. But it doesn’t have to be this way” (Crystal Echo Hawk)
Hollywood et les Indiens
« L’Indien de l’Homme Blanc » (Robert Berkhofer)
l’Indien comme ressort dramatique, accessoire, ou élément de décor
l’Indien comme villain
l’Indien comme victime
les controverses de ces dernières années :
des acteurs blancs jouent des Amérindiens
Johnny Depp = Tonto
Rooney Mara
Les acteurs amérindiens relégués aux seconds rôles
Comment les Amérindiens sont-ils représentés dans Reservation Dogs ? Quelle culture est représentée ?
Des ados comme les autres, avec les mêmes références culturelles et les mêmes préoccupations :
Cheese est féministe, se présente en citant ses pronoms « he, him, his »
Une culture moderne, une culture états-unienne et muskogee à la fois : pas de communion avec la nature, pas de nostalgie pour un passé révolu
Les personnages sont amérindiens, mais ils sont aussi états-uniens, et d’Oklahoma. Et surtout, ils sont du XXIème siècle, et des classes populaires
Sonic
Musique populaire : la bande son mélange des artistes amérindiens et des chansons country
Cheese compare l’histoire de Big souhaitant devenir flic à l’histoire des origines de Batman, même s’il est ironique, en citant toutes les différences qui amènent finalement à conclure que ça n’a rien à voir
Dans l’épisode 6 (« Hunting »), Willie Jack se met une peinture de guerre achetée… au Halloween store ! (son père lui fait remarquer que l’étiquette indique plein de produits chimiques, que personne ne devrait se mettre ça sur la peau ; au plan suivant, son visage en est maculé, comme celui de sa fille)
Les références : Harjo parle d’une célébration de la culture pop ; les références sont nombreuses, en forme de clins d’œil :
Tarantino : le titre et une scène où les 4 personnages sont habillés de costumes-cravates noirs (Reservoir Dogs), la scène où 3 des personnages ouvrent un coffret et ont le visage illuminé par une lumière dorée (Pulp Fiction)
Clins d’œil : dans l’épisode 5 « Come and get your love », il y a sur la devanture du cinéma 4 titres de films représentant des Amérindiens aujourd’hui :
Barking Water, dont le réalisateur n’est autre que Sterlin Harjo
Drunktown’s Finest : un film de Sydney Freeland, l’un des staff writers de la série, sur 3 personnages du Nouveau Mexique, un autre territoire indien
Fukry
Your name isn’t English
Platoon : la façon très théâtrale dont « meurt » Bear après s’être fait criblé de balles de peinture
Présence de Gary Farmer et Wes Studi, les deux acteurs amérindiens probablement les plus connus d’un large public, car ils jouent à peu près tous les personnages indiens d’Hollywood
La série se les réapproprie, en quelque sorte
La grand-mère d’Elora est jouée par Geraldine Keams, qui était dans Josey Wales, hors-la-loi, l’un des films qui a contribué à bouleverser la représentation des Amérindiens à Hollywood dans les années 1970
« Come and Get your love » : un tube des années 70 qui a connu un deuxième succès récemment grâce au film Guardians of the Galaxy, dans lequel Starlord, le personnage de Chris Pratt l’écoute alors qu’il explore une planète au début du film ; mais en fait, Harjo se réapproprie, pour les Amérindiens, une chanson qui leur appartient depuis toujours puisque c’est le tube du groupe amérindien Redbone (1974)
La réception
Appropriation de la série par les Amérindiens : “We Natives finally get a show…” (Cliff Taylor, “Reservation Dogs: A Stomping, Howling Review,” Last Real Indians, 17 octobre 2021)
“Seeing Native people, who we are today and celebrating us, is necessary and it matters” (Crystal Echo Hawk, “Indigenous Representation is Still Scarce in Hollywood: ‘We Need More Native Stories’,” Variety, 11 octobre 2021)
Une longue attente de représentations au cinéma ou à la télé entre les mains des Amérindiens eux-mêmes, qui en ont assez de se laisser définir, de façon stéréotypée et/ou sentimentaliste, par les autres.
La série, bien sûr, ne vise pas seulement un public amérindien, mais touche tous publics. En tant que non-amérindien, on ne comprend pas toutes les références, ni toutes les blagues. Mais même ce que nous ne comprenons pas procure un certain plaisir parce qu’on est intrigué, on a le sentiment de voir un tout organique, cohérent avec la communauté dans laquelle on est introduit.
le surnaturel : Parmi ces éléments que l’on ne comprend pas vraiment, il y a les éléments surnaturels. Harjo a confié dans une interview à Indian Country Today son attention à cacher plusieurs « Easter Eggs » pour le public amérindien, des références que seuls les Amérindiens seraient à même de comprendre complètement : la chouette aux yeux floutés, Deer Lady, la figure énigmatique dans les bois, Sonic
Perméabilité entre le monde physique et le monde spirituel
Deer Woman
Tall Man, l’être mystérieux qu’aperçoit Leon dans les bois, un mauvais présage
Les apparitions du guerrier/mentor
Big, le policier tribal, enquête sur l’apparition mystérieuse de têtes de poissons chats dispersés sur un terrain vague, un phénomène qu’il attribue à Bigfoot. Lorsque Cheese se montre dubitatif, lui disant que Bigfoot, c’est du folklore, Big répond « tu parles comme un homme blanc. Ce n’est pas parce que tu ne vois pas quelque chose que ça n’existe pas ».
si la réception est si bonne, c’est parce que la série répond à une attente des publics représentés, mais traite aussi de thèmes universels, et sur un ton également universel, mêlant l’humour au tragique :
L’humour :
“We need more Native stories. We need characters and storylines that show our complexity, our humanity, our joy, and our humor.” (Crystal Echo Hawk)
Autodérision
L’esprit guerrier : il a participé à la bataille de Little Big Horn ; enfin participé, son cheval a trébuché dans le trou d’un spermophile (sorte d’écureuil terrestre) et le guerrier est mort écrasé sous son cheval
Frybread rap
Gary Farmer (moment d’anthologie du dernier épisode)
Dans l’ensemble, c’est plutôt un humour subtil qui traverse les épisodes, pas des blagues dans des dialogues ciselés, mais un humour où on l’attend pas et qui permet d’alléger des situations émotionnelles tendues
Au détriment de l’homme blanc
Tendre : Kenny Boy, Coach Bobson
Plus sardonique : les Texans dans « Hunting » (épisode 6) dont le « dialogue » n’est qu’une succession sans queue ni tête de clichés conservateurs : Texan 1 : Stock market ; Texan 2 : Down down ; Texan 1 : Cattle prices ; Texan 2 : Feed price up ; Texan 1 Mexicans ; Texan 2 : Yeah, investments ; Texan 1 : Cancel culture ; Texan 2 : Taxes ; Texan 1 : Wokeness ; Texan 2 : Government overreach ; Texan 1 : Don’t forget the gays
Kenny Boy : il représente le contrepoint de ce que les créateurs veulent représenter : une vision sentimentaliste et clichés des Amérindiens ; il parle aux Amérindiens dans des phrases clichés qui font échos au langage que tenaient les représentants du gouvernement US lorsqu’ils s’adressaient aux Indiens lors des négociations : « be free with your words » (épisode 1), « speak freely, let there be no lies between us » (épisode 5) ; « walk in beauty, my friends » (5). Il cite Red Cloud, appelle la voiture d’Elora « war pony », etc.
Les thèmes
“I see myself, I see my family, in the characters in Reservation Dogs” : La série traite de thèmes qui résonnent profondément avec un public amérindien, surtout dans les réserves :
Adolescence : a coming of age story : un thème universel, des adolescents qui se cherchent, cherchent un sens à leur vie, veulent échapper à ce qu’ils croient être un carcan façonné par leurs parents, ont de grandes aspirations, etc.
Evasion du quotidien :
dans le film Drunktown’s Finest, dont l’auteur est l’un des scénariste de la série, et dont le titre est inscrit sur la devanture du cinéma dans l’épisode 5 (« Come and Get your love »), il est dit « this place is not a place to live, but a place to leave ».
quitter la réserve : l’objectif ultime des 4 personnages, qui se sentent limités ici, sans avenir ; une idée de Daniel, qui n’a pu la mettre en œuvre assez tôt et a choisi une autre façon, plus radicale, d’échapper à ce quotidien sans horizon : le suicide
Le suicide : les réserves amérindiennes connaissent des taux très élevés de suicides, dont les causes sont multiples, bien sûr, mais toutes liées à une certaine misère sociale. Cliff Taylor explique que voir une représentation du suicide et du contexte qui amène un individu à se suicider par les premiers concernés a un effet réparateur (« healing ») : “This is one large reason why Representation matters: seeing our stories told by us in a truthful way is absolutely HEALING after centuries of distortion, silence, and actual death.”
Dans Time, Devery Jacobs, l’actrice qui interprète Elora, souligne à quel point elle a été touchée par la façon directe mais subtile et délicate avec laquelle le problème du suicide, qui touche tant de communautés autochtones, est traitée dans Reservation Dogs. Elle explique que l’on entend les chiffres, les statistiques, mais qu’on n’a jamais l’occasion de voir la vie de ces personnes qui se suicident et de celles et ceux qu’elles laissent derrière elles. Il est significatif qu’un avertissement apparaît au début de l’épisode « California Dreamin’ » : 7; ainsi qu’à la fin, un numéro d’urgence de prévention du suicide : les auteurs savent que le sujet va toucher au cœur de nombreux spectateurs.
La famille : l’une des raisons qui poussent Daniel au suicide est, c’est juste suggéré, la violence conjugale qui règne à la maison. Le père de Bear est absent, rappeur en Californie, pas fiable, ne se pointe pas comme prévu pour rendre visite à son fils ; la mère d’Elora est morte dans un accident de voiture alors qu’Elora était toute petite ; Cheese vit avec son oncle et adopte une grand-mère aveugle à la clinique lui laissant croire qu’elle est son petit-fils : dans Reservation Dogs, les familles biologiques normées ont du mal à exister, et donc on se reconstruit des familles de cœur, même si certains de ses membres peuvent également être de sa famille biologique. Oncle Brownie dit à Elora que sa mère l’appelait « mon frère », même s’il n’était pas son frère de sang. De la même façon, Elora l’appelle « Uncle ». « That’s real family », conclut Brownie (« c’est ça la vraie famille ») ; quand Cheese dit à sa fausse grand-mère qu’il n’est pas vraiment son petit-fils, elle lui répond : « Bien sûr que tu es mon petit-fils, même si tu ne l’es pas »
Cette famille choisie constitue le foyer, ou mieux, home, qui est finalement presque synonyme d’un certain sens de famille : le mot anglais home dit plus que foyer, qui se limite au foyer strictement familial, à la maison. Dans home, il y a aussi la terre, le territoire (homeland), on pourrait dire le terroir.
Dans cette famille et sur cette terre qui forment un home, un ancrage identitaire, il y a des mentors, en charge de la transmission culturelle vers les nouvelles générations :
Oncle Brownie, à qui les Rez Dogs demandent de leur apprendre comment devenir des guerriers afin de pouvoir se battre contre leur bande rivale
Leon apprend à chasser à Daniel et Willie Jack, mais apprend surtout à sa fille qu’elle ne pourra pas trouver en Californie ce qu’elle a ici, une famille
Coach Bobson apprend à Elora les circonstances de la mort de sa mère, qu’on lui avait toujours cachées
Inversement, c’est l’ado Elora qui apprend à son ancien coach que Cho-ga-gee, le surnom que sa mère lui avait donné lorsqu’ils étaient jeunes, ne signifie pas « grand guerrier blanc », comme elle lui avait dit, mais « cuvette de toilette »
Ce qui fait véritablement communauté, c’est quand non seulement les adultes prennent soin des jeunes, mais aussi quand les jeunes prennent soin des adultes en retour : Bear glisse discrètement de l’argent dans le porte-feuille de sa mère, Rita (dans une scène où on s’attendrait plutôt à voir un ado cliché en voler) (épisode 1) ; Willie Jack glisse à son père Léon un cadeau d’anniversaire de mariage à donner à son épouse (épisode 8)
Big initie Cheese à Redbone et lui apprend à apprécier « Come and get your love », que Cheese ne connaît pas, en lui disant « tu devrais connaître, ça fait partie de ta culture »
le thème de la transmission est fondamental, c’est ce qui permet à la famille de devenir home, un véritable point d’ancrage identitaire
ce qui est révolutionnaire, et du à une représentation des Amérindiens par des Amérindiens, est que la culture transmise comprend une chanson pop des années 1970, et non pas seulement les mythes et légendes d’un passé immémorial et révolu
coming of age (maturation, passage à l’âge adulte)
La destination rêvée, c’est la Californie, bien sûr, le rêve américain, California Dreamin’ (titre de l’épisode 7). Willie Jack explique à son père qu’elle veut aller là-bas pour réaliser son rêve, devenir ce qu’elle veut (une combattante MMA mortelle, une cheffe étoilée, une éducatrice canine). Leon lui répond que c’est bien mieux ici : « c’est chouette ici, il y a plein de trucs à faire ici. Manger du poisson chat, se balader et regarder des trucs… ». Il donne une définition de home qui inclut la famille, y compris la famille choisie : « les gens n’arrêtent pas de partir d’ici, mais ils reviennent toujours. Parce que c’est là que sont les leurs. C’est chez eux (this is their home) ». Daniel, l’ami suicidé l’année précédente, ne le voyait pas ainsi malheureusement ; Willie Jack répond à son père : « peut-être que si Daniel était parti, il serait toujours là » (« Maybe if he’d left, he’d still be here »).
D’épisode en épisode, les personnages apprennent à reconsidérer leur réserve comme un lieu d’épanouissement, de revitalisation culturelle et identitaire, et non plus comme une impasse.
dans le dernier épisode, Willie Jack décide de rester, comme d’autres personnages. Je ne dis pas lesquels, mais même ceux ou celle qui partent, on sent bien qu’ils ne sont pas très à l’aise, et on ne sera pas surpris de les voir revenir dans la saison 2
Aleiss, Angela. Making the White Man’s Indian: Native Americans and Hollywood Movies. Westport, Ct : Praeger, 2005.
Bataille Gretchen & Charles L. P. Silet. “The Entertaining Anachronism: Indians in American Film.” Miller Randall M., ed. The Kaleidoscopic Lens: How Hollywood Views Ethnic Groups. Englewood, NJ: Jerome S. Ozer, 1980. 36-53.
Berkhofer, Robert. The White Man’s Indian: Images of the American Indian from Columbus to the Present. New York: Random House, 1977.
Carr, Aaron & Lionel Larré. “Hollywood Indian Sidekicks and American Identity,” in Jaëck, Nathalie et Jean-Paul Gabilliet, sous la dir. de, Faire-valoir et seconds couteaux. Sidekicks and Underlings, Revue Essais n°10 (2016), pp. 33-50.
Echo Hawk, Crystal. “Indigenous Representation is Still Scarce in Hollywood: ‘We Need More Native Stories.’” Variety. 11 octobre 2021. https://variety.com/2021/film/opinion/indigenous-representation-hollywood-native-stories-1235086445/
Jacobs, Devery. “How Reservation Dogs is Opening up a Crucial Conversation About Suicide in Indigenous Communities.” Time. 14 septembre 2021. https://time.com/6097570/reservation-dogs-suicide-indigenous-communities/?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=editorial&utm_term=entertainment_&linkId=131597408.Consulté le 3 novembre 2021.
Jojola, Ted. “Absurd Reality II: Hollywood Goes to the Indians.” Rollins, Peter C. & John E. O’Connor, eds. Hollywood’s Indian: The Portrayal of the Native American in Film. Lexington: University Press of Kentucky, 1998, pp. 12-26.
Kilpatrick, Jacquelyn. Celluloid Indians: Native Americans and Film. Lincoln: University of Nebraska Press, 1999.
McFarland, Melanie. “Reservation Dogs creator on evolving the show’s representation and storytelling: ‘It’s not finished.’” Salon. 20 septembre 2021. https://www.salon.com/2021/09/20/reservation-dogs-sterlin-harjo-fx-on-hulu/?fbclid=IwAR3GDE9luoNF0LC5T4OkbNIkO5BuJe08WKcp5Nlw9V_n2QgIkVGT4IKYWpM. Consulté le 5 novembre 2021.
Puchko Kristy. “Online Petition Launched to Protest Rooney Mara’s Casting in Pan.” CinemaBlend.http://www.cinemablend.com. https://www.cinemablend.com/new/Online-Petition-Launched-Protest-Rooney-Mara-Casting-Pan-42175. Consulté le 6 novembre 2021.
“Reservation Dogs’ Uses Humor, Not Magic, to Conjure Native Culture.”https://www.nytimes.com/2021/08/06/arts/television/reservation-dogs.html?searchResultPosition=4. Consulté le 3 novembre 2021.
Schilling, Vincent. “Bill Burr is the Reservation Dogs Cukoce.” Indian Country Today. 8 octobre 2021.https://indiancountrytoday.com/lifestyle/bill-burr-is-the-reservation-dogs-cukoce?fbclid=IwAR2XTJlY8rDpCyGrSY5Voke5iNB8O2DmmPBzNRESmBy7Uygz0WeabxHCgqU. Consulté le 6 novembre 2021.
Schilling, Vincent. “Director Sterlin Harjo talks ‘Reservation Dogs.’” Indian Country Today. 13 septembre 2021.https://indiancountrytoday.com/lifestyle/director-sterlin-harjo-talks-reservation-dogs?fbclid=IwAR1PIDPwSl0klJ9APu0Z-9KeVyqLpjoZT_hvNItDfy7Y6S5r1hN63D1Kh_0. Consulté le 6 novembre 2021.
St. Félix, Doreen. “Reservation Dogs is a near-perfect study of dispossession.” The New Yorker. 27 septembre 2021.https://www.newyorker.com/magazine/2021/09/27/reservation-dogs-is-a-near-perfect-study-of-dispossession?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=onsite-share&utm_brand=the-new-yorker&utm_social-type=earned. Consulté le 4 novembre 2021.
Taylor, Cliff. “Reservation Dogs: A Stomping, Howling Review.” Last Real Indians. 17 octobre 2021.https://lastrealindians.com/news/2021/10/17/reservation-dogs-a-stomping-howling-review-by-cliff-taylor.Consulté le 6 novembre 2021.